Situation des tatas

Septembre 2023

À Copello, nous avons une super équipe de tatas (ATSEM), sérieuses, investies, bienveillantes et joyeuses, elles travaillent harmonieusement avec l’équipe enseignante.

Mais en cette rentrée, elles ont subi de graves dégradations de leurs conditions de travail. Déplacées sur d’autres écoles, jusqu’à 5 par jour, elles se sont retrouvées, pour les déplacées, à devoir délaisser leur classe et travailler dans des conditions difficiles et aléatoires, et pour celles qui restent, noyées sous la charge de travail. D’autant que leur temps passé à l’école est consumé par les nombreuses tâches d’entretien qu’elles doivent effectuer, et qu’elles ont récupéré cette année la charge de la garderie du matin. Exploitées, épuisées, dévalorisées, démoralisées, en un mot maltraitées, elles en deviennent involontairement maltraitantes et c’est la sécurité et le bien-être de nos enfants qui sont menacés. D’autant plus en cette période charnière où les petites sections vivent un grand changement, découvrent l’école et ont capitalement besoin d’adultes repères stables et disponibles. Palliant au pire, les petites et les petits d’abord, les moyennes sections doivent grandir plus vite et les classes de grandes sections sont systématiquement dépouillées de leur tata. Une tata de l’école est en arrêt pour dépression.

Avec l’APE, nous les avons écoutées et nous avons envoyé un courrier (ci-dessous) aux élue, élus et responsables concernés : Didier Jau, maire du 4/5, Pierre Huguet, adjoint en charge de l’éducation, Odile Tagawa, adjointe déléguée aux affaires scolaires et Jérôme Barbery, responsable éducation. Nous avons également crée un compte twitter (@ApeCopello), au soutien des actions politiques. Il est important de savoir que dans les combats pour défendre l’école et les enfants, les parents d’élèves ont beaucoup de poids, bien plus, regrettablement, que le personnel concerné.

Courrier situation préoccupante des tatas, septembre 2023

Octobre 2023

Nous avons été reçues avec Hakim, le directeur, à la mairie pour un entretien avec Odile Tagawa, Jérôme Barbery et Anne Vial, adjointe déléguée à la santé.

Après avoir fait un état des lieux et des problèmes, nous avons fermement demandé que les tatas ne soient plus déplacées et qu’elles soient recentrées sur leur coeur de métier (les enfants), que donc des agentes et des agents d’entretien soient recrutés ainsi que d’autres ATSEM – le recrutement étant le clou du problème : pour ne plus avoir à dépouiller les écoles tour à tour, et pour constituer une vraie équipe de tatas volantes dédiées aux besoins ponctuels de remplacement.

L’équipe municipale était à notre écoute, tout à fait consciente de la problématique, nous avons envisagé ensemble des pistes pour faciliter les recrutements : dégenrer les campagnes de recrutement d’ATSEM en mettant aussi des hommes sur les affiches (où sont les tontons?), faire appel à des structures d’insertion comme le GEIQ pour le recrutement de techniciens et techniciennes de service, envisager le bénévolat sénior pour animer la pause méridienne (et favoriser le dialogue transgénérationnel), prioriser (financièrement) le bien-être des enfants marseillais et marseillaises.

Novembre 2023

La situation s’est améliorée, les tatas ne sont plus déplacées sauf exception, et nous attendons de nouvelles améliorations en début d’année 2024, notamment qu’elles soient en partie déchargées des tâches d’entretien.

Avril 2024

Nous avons fait un point sur l’état des conditions de travail des tatas à Copello, avec elles et Pascale, leur superviseuse.

L’amélioration de leur situation est stable : elles ne sont plus déplacées, il y en a une par classe pour les petites et moyennes sections, quant aux grandes sections : Assina est sur les classes d’Hakim/Sarah et Renaud et Annie est mi-concierge mi-avec Gaël. Étant donné qu’une classe ferme malheureusement l’année prochaine, il y aura bien une tata par classe à la prochaine rentrée scolaire.

En termes de tâches d’entretien, elles s’occupent de leur classe, d’un demi-dortoir et de la cour et viennent nettoyer l’école le mercredi. Le reste du temps, ce sont les aides en cuisine qui se chargent de l’entretien des parties communes.

Nous attendons toujours le recrutement d’un technicien ou d’une technicienne de service, pour continuer à les décharger de ce deuxième travail, sans que cela soit juste transféré à d’autres membres du personnel en place.

Reste également à suivre le recrutement d’ATSEM sur le secteur, notamment pour la constitution de l’équipe de tatas volantes déléguée aux remplacements (elles sont 3 pour l’instant). Nous avons la chance à Copello qu’il y ait très peu d’absentéisme, mais les remplacements sont toujours problématiques.

Enfin, les tatas se disent satisfaites (et les enfants encore plus !) d’avoir récupéré la garderie du matin.

Prenons soin de nos tatas, comme elles prennent soin de nos enfants.